Le moniteur HD : une seconde vie pour les moniteurs informatiques

Au début des années 90, les moniteurs cathodiques étaient hors de prix. Pour visualiser les images, il était courant d’utiliser des téléviseurs de la gamme grand public pourvu qu’ils acceptent un signal vidéo PAL sur la prise péritel. Car la prise péritel obligatoire depuis 1981, respectait certains standards. Notamment la norme pour le signal vidéo composite en entrée était identique à la norme professionnelle c’est à dire 1Vcc sous une impédance de 75 ohms. Aucun montage électronique était nécessaire, juste une adaptation de connectique.

Néanmoins, les tubes des téléviseurs grand public privilégient la luminosité au détriment de la netteté et de la précision de l’image appelé dans le jargon dot-pitch. Or un tube couleur de téléviseur de 36 cm (soit 14 pouces) a un dot pitch de 0.5 alors qu’un tube couleur de moniteur informatique est certes moins lumineux mais il a un un dot pitch de 0.25. Le but est donc d’utiliser un moniteur informatique en lieu et place d’un téléviseur ordinaire.

C’est possible mais cela nécessite un prérequis : que le moniteur accepte la fréquence de balayage de 15 kHz. Hélas dès le début des années 90 avec la généralisation du standard VGA, les moniteurs n’acceptaient plus que des fréquences de balayage horizontale à partir de 31 kHz. La recherche était difficile, mais il était possible de débusquer d’occasion des moniteurs mixtes VGA / EGA / CGA qui acceptaient les fréquences horizontales à partir de 15 kHz.

Ces moniteurs n’acceptaient cependant pas directement un signal vidéo composite mais un signal de type RGBS ou Rouge-Vert-Bleu-Synchro. Or s’il existait dans les commerce des convertisseurs de signal vidéo-composite-Y/C vers RGBS, le signal de synchronisation transitait sur un fil unique alors que les moniteurs nécessitaient des signaux de synchronisation vertical et horizontal séparés. Il fallait donc séparer ces signaux à l’aide d’un module électronique approprié avant de les appliquer au moniteur. Le circuit LM 1881 s’en acquitte fort bien, le tension fournie sur la borne 8 de la commutation lente suffit à l’alimenter.

Le dispositif se résume comme indiqué sur le schéma fonctionnel :

L’avantage de cette configuration est de pouvoir visionner sur une surface réduite une image avec son maximum de définition c’est à dire plus de 600 points par lignes dépassant les exigences de l’Y/C situées à 400 points par ligne et celle des téléviseurs 36 cm plafonnant à 250-300 points par ligne.

Pour le preview (prévisualisation des caméras), on peut se contenter du noir et blanc, car l’important se situe dans le contrôle du cadrage et et de la mise au point. 2 solutions sont possibles :

l’emploi de moniteurs noir et blanc de surveillance. J’en ai trouvé plusieurs à la benne en 2001 sur mon lieu de travail. Usés par les dizaines de milliers d’heures de fonctionnement, le survoltage du chauffage de la cathode a suffit à leur redonner suffisamment de "pêche" pour les quelques dizaines d’heures de fonctionnement annuel pendant lesquels ils sont encore utilisés dans les régies mobiles de tournage d’événementiels.

L’autre solution consiste à réemployer d’anciens moniteurs monochromes CGA (fréquence horizontale 15kHz). Néanmoins, ces moniteurs n’ont été construits que pendant une courte période au milieu des années 80. Dès les années 90, ils étaient déjà difficiles à débusquer. Les deux moniteurs que nous possédions étaient dédiés soit en viseur pour suppléer l’oeilleton inconfortable des camescopes (les panneaux LCD latéraux n’existaient pas à l’époque), soit en sortie de prévisualisation sur la console de titrage Amiga - Scala 500.

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