Moniteur analogique 4.3" en mode haute impédance

Moniteur analogique 4.3" en mode haute impédance

Les moniteurs analogiques de caméras de recul pour automobile sont très intéressants pour équiper à moindre prix une régie. Les entrées sont au format analogique vidéocomposite acceptant indifféremment du PAL ou du NTSC (pas de SECAM) en 4/3 ou en 16/9. Il faudra ajouter un convertisseur HMDI – (vidéo composite (CVBS) à moins d’une dizaine d’euros pour le raccorder à un signal digital.

Ces moniteurs possèdent donc deux entrées analogiques permettant de commuter automatiquement entre deux sources et sont chargées par une impédance de 75 ohms pour être en conformité avec les pratiques de la vidéo depuis de nombreuses décennies.

Cette charge de 75 ohms est nécessaire afin d’assurer l’adaptation avec les câbles coaxiaux de grande longueur de type KX6 ou RG59 qui ont une impédance caractéristique de 75 ohms. Le but de cet article n’est pas de vous faire un cours de lignes de transmission (j’ai étudié cette discipline à la fin des années 80). Pour faire simple, entre l’appareil émetteur (par exemple une caméra ou un lecteur de DVD), la ligne de transmission (du câble coaxial vert KX6) et le récepteur (par exemple un téléviseur ou une des entrées de la régie), il faut une homogénéité des impédances.

Que se passe-t-il si on place en parallèle à la fois une entrée de la régie qui a une impédance (ou charge de 75 ohms) et un moniteur de visualisation qui a aussi une impédance de 75 ohms ? Comme le générateur et la ligne ont chacun et que l’ensemble des deux récepteurs ont une impédance équivalente de 37,5 ohms. Il y a désadaptation d’impédance, le niveau nominal de 1 Vcc est réduit à 0,5 Vcc, cela se traduit par une image assombrie, et éventuellement une perte de synchronisation (l’image défile dans le sens de la hauteur ou disparait) et l’apparition d’échos sur l’image (dédoublement des traits horizontaux).

Deux solutions : soit il faut insérer un amplificateur répartiteur et adaptateur d’impédance soit très simplement changer l’impédance d’un des récepteurs à une impédance beaucoup plus élevée. Et cela tombe bien car les étages des entrées vidéocomposites ont tous déjà une haute impédance d’entrée. Elle est en réalité ramenée à la valeur de 75 ohms par simple ajout d’une résistance de 75 ohms en parallèle sur cette entrée à haute impédance.

Les moniteurs de caméras de recul sont conçus de cette façon, il s’agit donc d’ôter cette résistance de 75 ohms sur l’une des deux entrées et c’est réglé. Mais voilà, ce n’est pas si simple, car ce n’est pas une résistance mais deux montées en pont diviseur de tension pour réduire la tension d’entrée 0,7 Vcc. Ne me demandez pas pourquoi, il est en ainsi. Muni d’un multimètre, il faut donc repérer sur le circuit imprimé du moniteur les deux résistances. L’une vaut 18 ohms, tandis que l’autre vaut 56 ohms. On les remplacera par des résistances 330 ohms et 1 kilohm. Vu le niveau de miniaturisation, cela demande un peu de dextérité. Comme à mon habitude, je recommande de souder à l’alliage plomb-étain et non pas à l’étain pur. Hâtez-vous de vous en procurer si vous en avez besoin car la directive Rohs date de 2005, et après 15 ans cela est désormais devenu très difficile de s’en procurer. En 2021, il reste quelques sites chinois qui vendent leurs fins de stock et en ce qui me concerne, j’ai fait mon stock pour quelques années (voire décennies).

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