Créations TéléVisuelles (CTV)

Lorsqu’il s’agit de faire des copies de cassettes vidéo se pose immédiatement le problème de la qualité de la copie par rapport à l’original.

Le son ne pose pas de problème, car il est généralement Hifi stéréo avec un rapport signal sur bruit supérieur à 80 dB et une bande passante meilleure que 20-20000Hz. Il supporte bien les générations multiples (copie de copie de copie ...).

L’image en revanche se dégrade rapidement si l’on n’en prend pas soin (sauf pour ce qui est du standard numérique DV). Aucun standard analogique n’y échappe VHS-8mm-S-VHS-Hi8 y compris le standard vidéo professionnel Betacam.
Il existe cependant des moyens de ralentir cette dégradation.

La première idée est d’utiliser ces correcteurs destinés soit disant pour les copies et dont le prix varie de 500 Frs à plusieurs milliers de francs. Raté ! Ce n’est pas la bonne solution, car si ces gadgets gonflent artificiellement les détails fins de l’image (et le compte en banque des filous qui les vendent), ils augmentent le bruit de fond dans les mêmes proportions et surtout ils ne corrigent pas les défauts des signaux de synchronisation.
En effet, comme pour le son sur une cassette audio, le signal vidéo est affecté d’une sorte de pleurage, c’est à dire à dire que les magnétoscopes restituent le signaux vidéo de façon irrégulière dans le temps. Ce pleurage a pour origine l’irrégularité de la vitesse de rotation du tambour dans le magnétoscope. Or, si le téléviseur en direct s’en accommode fort bien, un magnétoscope copieur doit pour enregistrer dans les meilleures conditions avoir en entrée un signal vidéo stable et régulier.

Que se passe-t-il si le magnétoscope reçoit un signal vidéo instable ?
Eh bien, à la lecture les signaux sont à la fois entachés des instabilités du premier magnétoscope lecteur au moment de la copie, associées aux instabilités du second magnétoscope à la lecture de la copie. Si on prolonge sur plusieurs générations, les images sont tellement instables que le téléviseur n’arrive plus à se synchroniser. L’image à tendance à se déchirer sur le coté, les couleurs disparaissent, les dimensions de l’image fluctuent (pompage).

Y a-t-il une solution ? Comment font les professionnels pour nous délivrer des images très stables depuis les magnétoscopes des régies ?
Depuis de nombreuses années les professionnels utilisent le TBC. Un TBC (Time Base Correction - Correction de la Base de Temps), enregistre dans une mémoire numérique les images fournies irrégulièrement par le magnétoscope lecteur. Le TBC relit ces images quelques instants après (environ 1/25° de seconde) mais avec la régularité d’une montre à quartz. Il n’a pas besoin de stocker dans sa mémoire plus d’une image.

Y a-t-il des TBC pour le grand public ?
Le coût du méga-octets de mémoire ayant considérablement chuté en 10 ans, il existe depuis le début des années 1990, des TBC grand public. Le premier fut intégré dans la table d’effet panasonic WJ-MX 10. Ses performances sont limitées mais, il a ouvert la brèche vers une nouvelle famille d’appareils.
Le TBC peut être un appareil extérieur comme c’est le cas de la table d’effet panasonic WJ-AVE5 ou bien intégré à même le magnétoscope notamment dans le Sony EVS 9000 ou le camescope Sony V6000.
Il existe plusieurs modèles de TBC et ce ne sont pas forcément les plus chers, les plus performants. Le TBC SATV MSP 2000 fonctionne moins bien que la WJ-AVE5.
Avec la numérisation du signal, il est possible d’y adjoindre des traitements du signal vidéo, notamment la réduction de bruit et l’élimination des drops out. Le rapport signal sur bruit vidéo passe de 43 à 46 dB, talonnant alors le matériel professionnel. Sur la V6000, le réducteur de bruit fonctionne très bien, trop bien, puisque Sony a retiré la fonction des camescopes plus récents afin de segmenter le marché grand public du marché pro.
Notons que Toshiba et JVC ont récidivé avec le réducteur de bruit numérique avec ses modèles haut gamme (sans toutefois disposer de TBC pour le modèle Toshiba) et la qualité d’image est au rendez vous même en Sécam.

Quels sont les limites des TBC ?
En convertissant en entrée le signal vidéo analogique composite en un signal numérique et inversement en sortie, le TBC introduit une légère dégradation de l’aspect de l’image largement compensée par la stabilité temporelle de celui-ci. Le TBC est là pour récupérer la dégradation des signaux de synchronisation inhérents à la mécanique des magnétoscopes.
Mais si les signaux de synchronisation sont trop dégradés (l’image décroche sur le téléviseur de contrôle), le TBC ne pourra plus rien faire.

TBC et Cassettes Protégées contre la Copie
Les cassettes vidéo de commerce sont enregistrées avec des signaux de synchronisation volontairement dégradés plaçant le téléviseur à la limite du décrochage ayant ainsi une image en apparence stable mais dont un magnétoscope enregistreur ne peut s’accommoder. Le procédé macrovision fonctionne selon ce principe. Dans ce cas de figure, le TBC peut restaurer le signal volontairement dégradé en un signal conforme pour le magnétoscope enregistreur. La copie est alors possible.
La loi du 11/3/1957 interdit la copie d’œuvres protégées à des fins commerciales mais la copie personnelle à usage privé est autorisée. Prenez en bonne note !

Cascader des magnétoscopes pour la Copie
Il est possible de copier une cassette sur plusieurs magnétoscopes à la fois. Mais il faut prendre quelques précautions. En effet, il n’est pas possible de diviser la sortie d’un TBC (ou d’un magnétoscope) en plusieurs entrées, car, contrairement au domaine de l’audio, l’entrée d’un appareil vidéo est adapté en impédance par rapport à l’appareil sortant. Elle est de 75 ohms, et on ne peut y déroger sous risque de voir l’image s’assombrir voire décrocher. Le seul moyen, c’est d’amplifier le signal sortant en conséquence. Mais à bien y regarder les magnétoscopes grand public le font très bien. En effet, le signal en sortie vidéo sur un magnétoscope qui enregistre n’est rien d’autre que le signal entrant (ce n’est absolument pas le signal qui vient d’être enregistré sur la bande). Il suffit donc de raccorder les magnétoscopes enregistreurs en cascade avec un cordon spécial qui divise signal entrant et signal sortant. N’oubliez pas dans ce cas d’enlever l’affichage sur écran des magnétoscopes enregistreurs, autrement, le compteur apparaît sur les magnétoscopes à la suite de la chaîne.