Henri de France - le SECAM, le D2MAC, la TVHD, la fibre optique

rédigé en 1998 dernière mise à jour septembre 2013

En 1960, Henri de France pas vraiment inquiété par ses travaux pendant l’occupation continua ses "bricolages", en mettant au point le SÉCAM, mais sans trop se presser. Celui-ci ne sera mis en service qu’à la mi- octobre 1967 et encore uniquement sur la 2ème chaîne, le 819 lignes étant définitivement incompatible avec un quelconque système de codage couleur. Pour information, la RFA bien que lancé dans la course plus tard, a commencé ses émissions commerciales en PAL fin octobre 1967. On nous a refait le coup du lièvre et de la tortue. Cela étant, le SÉCAM (SÉquentiel Couleur et À Mémoire) est présenté qu’aux français comme le champion du monde toutes catégories, le plus formidable. Le reste du monde se mettra à genoux, baba d’admiration devant la suprématie technologique française et payera chèrement tant de génie intellectuel pour un si petit pays et nos exportations seront pérenne. Citons comme autres trouvailles, le concorde, le TGV, le minitel (rires). En l’an 2000 la légende a bien survécu et bon nombre de nostalgiques de l’audiovisuel français persistent à être convaincus que le SÉCAM était le meilleur. Laissons-les à leurs illusion pendant qu’ils contemplent les variétés de Maritie et Gilbert Carpentier sur la chaîne Melody. Le système PAL allemand est plus modeste. Il se contente de corriger les défauts du NTSC. De conception bien plus simple, il est donc moins cher à produire. Et ça c’est un argument de poids.

À ce propos, concernant, le débat tronqué sur la fabrication des lignes à retard (LàR) de 64µs nécessaires pour le décodage PAL et que les allemands ont soit disant récupérés de la technologie française (car les LàR sont indispensables au SÉCAM). Et bien figurez vous que ces LàR ne sont pas si indispensables que cela. Le magazine Radio Plans publia dans son numéro 458 de janvier 1986, un modèle de décodeur PAL fonctionnant sans aucune LàR. Le déphasage de teinte est alors "moyenné" non pas une LàR mais par l’oeil de l’observateur. Doktor Walter Bruch avait tout prévu lors de la mise au point du standard PAL !

Les pays intéressés pour passer au 625 lignes couleur optèrent dans la quasi majorité pour le système PAL. Les seules exceptions furent les pays de l’est et le moyen orient. Actuellement, les rares pays de l’est qui l’avait adopté ont vite basculé vers le PAL lors de la chute du mur de Berlin dans les années 90 comme ce fut le cas de la Pologne. Contrairement au postulat martelé sans relâche depuis plus de 30 ans, par des pseudos ingénieurs prétentieux et imbus de leur personne, le système SÉCAM est inférieur au système PAL et pour les raisons suivantes : Le système PAL code les signaux de chrominance en modulation d’amplitude à porteuse supprimée. Avec un peu d’astuce mathématique, et des circuits numériques de traitement du signal, il est possible d’imbriquer les 2 signaux luminance et chrominance alors que le SÉCAM qui les code en modulation de fréquence n’en est pas capable pour des raisons mathématiques. rappelons que la modulation de fréquence est plus gourmande en bande passante que la modulation d’amplitude et surtout sa variante qui est la modultatiot en bande latérale supprimée (BLU). Les derniers circuits de filtrage numérique permettent d’atteindre une définition horizontale de 550 lignes en PAL contre seulement 330 lignes en SÉCAM. De toute façon le débat est clos puisque la télévision grand public est passé au full-digital que ce soit pour les camescopes, pour les lecteurs DVD et pour la télévision par satellite et terrestre depuis le 31 décembre 2011.

Pour l’avenir, c’est beaucoup plus inquiétant. Vidéastes, vous qui avez fait vos premières images en VHS-C SÉCAM, dommage pour vous. Car la France est le seul client pour le VHS SÉCAM tel que nous connaissons (fréquence de la sous porteuse couleur divisé par 4), et l’offre des VHS va bientôt se réduire au profit du DVD enregistrable ou du disque dur. Rapidement, vous ne trouverez plus un lecteur compatible SÉCAM pour relire vos cassettes, votre camescope étant bien entendu depuis fort longtemps hors d’usage et non réparable. Par la loi du nombre, nos voisins européens bénéficieront eux probablement d’un délai de grâce un peu plus long avec les lecteurs VHS PAL. Alors dépêchez vous de reporter tout ce que vous voulez garder vers un format digital un peu plus pérenne.

Oui, Henri de France et les hommes politiques qui l’ont appuyés dans ces travaux, nous ont mis droit dans le mur et deux fois de suite en plus. Une première fois avec le 819 lignes, car nos archives vidéo à l’INA sont inexploitables ou alors dans des conditions inadmissibles (convertir avec une caméra 625 l qui filme un moniteur en N&B 819 l, quelle drôle d’idée !). Et une seconde fois, avec le système couleur SÉCAM. Car ce sont toutes nos images françaises 625 l en couleurs qu’elles soient privées ou publiques qui sont menacées. Rappelons que l’acte de décès du standard SÉCAM, fut (enfin) rédigé le 31 décembre 2011, lors de l’extinction définitive du dernier faisceau analogique retransmettant Canal plus en crypté Nagravision sur le satellite Hot Bird 3 5° Est .

MàJ du 12/09/2013 : il est désormais impossible de se procurer un lecteur VHS neuf. Il faut donc se rabattre vers le marché de l’occasion genre brocantes, vide-greniers ou e-bay avec plus ou moins de succès ...

Quant à la TVHD, elle a coûté en recherches, une coquette somme au contribuable et ... téléspectateur qui n’en a jamais été vraiment demandeur. Les rares émissions tournées en 1250 lignes ont toutes été diffusées en 625 lignes, quel intérêt !

Passons rapidement sur la VTHR (Vidéo Transmission à Haute Résolution), dont le but était de transmettre films et événements dans les cinémas communaux. Ce n’était rien d’autre qu’un gouffre financier pour ceux-ci. Certaines villes vivement intéressées au premier abord, se sont très rapidement désengagées. L’augmentation de la qualité de l’image est un plus, mais c’est surtout la diversité des programmes qui attire le téléspectateur. Le succès de TPS et de Canal Satellite en sont la preuve, avec une image en 625 lignes standard et lsur certains canaux avec un taux de compression tellement délirant que les images sont à la limite de l’acceptable.

L’état, pendant des années, avec la connivence des constructeurs, a privilégié le contenant par rapport au contenu. Mais la TVHD a été surtout été soutenue depuis le début par un homme qui avait déjà engagé par le passé la France dans l’impasse du 819 lignes. En janvier 1996, cet homme est enterré à "J’arnaque" dans les Charentes, et coïncidence étonnante, depuis la TVHD est entrée dans un long sommeil d’une douzaine d’année en France... Depuis de la mi-2006, la TVHD est revenue en France en 1080 lignes aux normes américaines cette fois-ci. Cela se fait avec pas mal de cafouillages, notamment à cause du choix de limiter la bande passante au profit du nombre de programmes à transmettre. N’oublions pas la surenchère financière des opérateurs de téléphonie mobile souhaitant largement empiéter sur la moitié des canaux initialement réservés à la transmission télévisuelle (UHF bande IV et V).


N’arrêtons pas là le réquisitoire contre les technocrates incompétents : Leur intox se prolongea dans les années 80 avec le plan câble, le satellite et la TVHD. À cette époque, le téléspectateur attendait davantage de l’audiovisuel que 3 chaînes d’état (c’est à dire la voix du gouvernement), et se sentait largement lésé par rapport à ses voisins européens (qualité des programmes et diversité des chaînes). Ainsi, le télesspectateur français, fondait il tous ses espoirs sur la télévision câblée (qui fonctionnait déjà parfaitement au Bénélux). Mais voilà les intérêts gouvernementaux et financiers sont nullement intéressés car un nombre restreint de chaînes non seulement coûte moins cher à exploiter (sachant que le temps consacré à regarder la TV n’est pas infiniment extensible) mais en plus, est plus facile contrôler (on censure plus facilement 3 chaînes d’état que 40 dont forcément un nombre fonctionne avec des capitaux privés). Pour calmer les esprits on confia le dossier câble aux PTT (maintenant France Télécom), le dossier satellite à TDF (maintenant filiale de France Télécom en attendant une prochaine cession ...).

Comment "bananer" le plan câble suivez la recette ... 1) Imposez systématiquement la fibre optique, technologie totalement immature et coûteuse, au détriment du câble coaxial 75 ohms bien rodé. Les politiques de l’époque ne se tarissèrent pas sur cette fibre optique qui serait un formidable avancée technologique. 2) Demandez aux PTT d’amortir les installations en moins de 3 ans, tout en ayant une productivité "fonction publique". 3) Exigez des particuliers et des collectivités locales qu’ils payent avant de voir. 4) Soumettez les à des tarifs de raccordement et d’abonnement exorbitants afin de les mettre en banqueroute. 5) Ajoutez un pincée de D2MAC. 6) C’est prêt, vous n’avez plus qu’à demander au contribuable de payer l’addition !


http://fr.biz.yahoo.com/041222/214/... (lien mort)

mercredi 22 décembre 2004, 9h31 France Télécom et Canal Plus sortent du câble Par Luc Evrard

France Télécom et Canal Plus ont vendu leur réseau à un fonds européen et à un câblo-opérateur luxembourgeois. C’est la fin d’une pénible mésaventure industrielle. Oui. On appelait ça le plan câble. Il aura coûté au bas mot : 8 milliards d’euros. La part française du tunnel sous la Manche. Ce plan câble remonte à 1982. La gauche vient d’arriver aux affaires. Elle voit dans le câble un support idéal pour ses ambitions technologiques et culturelles. On met le paquet. 2 millions de kilomètres de câbles sont bientôt enterrés sur tout le territoire. Mais le câble à peine lancé, on lui met des concurrents dans les pattes et ça ne s’arrêtera plus. On lance Canal Plus. Puis la 5, la 6. Puis les bouquets satellites, Canalsat et TPS. On se met ensuite à faire passer Internet et la télé sur le fil du téléphone. On vient d’ailleurs de faire les premiers tests sur le réseau électrique. Et on se prépare à lancer la télévision numérique terrestre. Le câble n’a jamais su, ni pu répliquer à ces assauts successifs de la concurrence, plombé à la fois par ses investissements colossaux et par une réglementation tatillonne. Car le réseau on l’a voulu chic, à la française, en fibres optiques là où un câble banal aurait suffi. Du coup d’ailleurs on ne l’a jamais terminé. Aujourd’hui encore les rues qui ne sont câblées que d’un seul côté ne sont pas rares. France Télécom, acteur majeur du plan câble a aussi traîné les pieds. L’opérateur a vite compris que la technologie lui permettrait de faire passer l’Internet et la télé sur son réseau téléphonique. Et ça n’a pas aidé. La réglementation non plus. Jusqu’au début de cette année, par crainte du monopole, il était encore interdit aux opérateurs du câble d’offrir leurs services à plus de 8 millions de clients ou de se regrouper pour atteindre la taille critique. On a vu mieux pour motiver les forces de ventes, favoriser le retour sur investissement et l’émergence de champions nationaux. De fait, le câble n’a pas dépassé en France les 4 millions d’abonnés. Aux Etats-Unis, les deux tiers des foyers américains sont câblés. 15 millions de foyers s’en servent aussi pour Internet et deux millions et demi pour le téléphone. Le câble est tellement juteux qu’un géant en est né, Comcast, groupe qui a failli racheter Disney, Mickey et toute sa bande en début d’année. Mais là-bas, on a favorisé le câble et on s’y est tenu.


Comment "faire bip-bip" pendant 5 ans au frais du contribuable 1) Imposez l’utilisation de Tubes à Ondes Progressives (TOP) de trop forte puissance de marque Thomson (entreprise nationale) que personne ne peut et ne pourra jamais construire (histoire de rendre le satellite peu fiable). Pour info, à chaque éclipse de lune, il y avait au moins un tube qui claquait, jusqu’à ce qu’on préfère mettre le satellite en sommeil plutôt que de la maintenir les émissions à l’aide des batteries du satellite. 2) Demandez à TDF (organe de l’État à l’époque) de s’occuper du dossier. TDF fut aussi un spécialiste entre autres du brouillage des radios libres, pouah. 3) Programmez uniquement des chaînes cryptées ou à la programmation confidentielle et exigez des quelques particuliers intéressés qu’ils payent avant de voir. 4) Ajoutez un gros peu de D2MAC. 5) Retardez régulièrement le lancement du satellite. 6) C’est prêt, vous n’avez plus qu’à demander au contribuable de payer note (bien salée) et contempler pendant 5 ans la magnifique mire TDF en D2MAC, chouette alors !

Si vous lisez ces pages, que vous avez l’ADSL (donc sur du bête fil téléphonique en cuivre), que vous regardez de temps en temps des vidéo en streaming (youtube) ou que vous jouez avec votre webcam (skype) ou encore que vous avez une freebox ou boiboite du même genre, vous mesurez désormais, l’erreur de la trajectoire balistique technologique française des années 80.

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