À propos des intemittents du spectacle

Mise à jour au 20 juin 2014 puis le 7 janvier 2015

L’ambiance délétère qui règne dans ce milieu perdure. La précarité n’est pas réglée prouvant qu’elle profite davantage aux intéressés que les CDI. En attendant le régime chômage des intermittents reste déficitaire dans un rapport de 5 et demi pour 1 et continue à être renfloué sur le dos des salariés du privé. Le gouvernement socialo a encore reculé une fois de plus pour ne pas priver les bobos des spectacles qui leur sont réservés. Et ce régime de privilégiés sera pérennisé définitivement. C’est en tout cas ce que révèle discrètement deux dépêche une de l’AFP, l’autre de l’AFP ce mercredi 7 janvier 2015.


version en date du 1er septembre 2003 amendée en 2013

Si tu es un intermittent du spectacle, ne lis au delà, la suite ne va pas te plaire camarade !

Après les mouvements sociaux du mois de mai-juin 2003 concernant la reforme des retraites des fonctionnaires, s’est enchainé les revendications catégorielles des intermittents du spectacle. Le "vilain" gouvernement Raffarin avec à ses cotés le "méchant" syndicat patronal MEDEF a souhaité réformer le régime d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle (à coté ce que nous fait quotidiennement SARKOLÉON depuis 2007 en tant que PDG de la France, ce qui s’est passé à l’époque passe pour de la rigolade comparativement et MOULLANDE depuis 2012, c’est pas mieux !). Mais pour quelles raisons le gouvernement RAFFARIN a t il voulu cette réforme ?

Tout d’abord, il faut savoir que déjà le gouvernement JOSPIN avait été interpellé par les intermittents dès juillet 2001 montrant que la putréfaction du dossier était bien avancée depuis au moins l’année 2000. Nous avions d’ailleurs été contacté par e-mail par un certain Jérôme B. le 17 avril 2002 à la veille du premier tour des élections présidentielles pour signer une pétition de soutien aux intermittents (sollicitation que nous avions repoussé avec fermeté et attitude que l’intéressé n’a pas vraiment apprécié). Cette pétition devant être remise au ministre de la culture du gouvernement JOSPIN. La suite tout le monde la connait, par la faute à TAUBIRA, Lionel JOSPIN s’est fait griller par JM LE PEN. Ah que c’est ballot !

Ce n’est pas un scoop que de vous révéler que la majorité du milieu du spectacle penche à gauche (comme les journalistes d’ailleurs - certains les appellent journalopes). Autant, il incorrect d’affronter des "amis" du même camp, autant le gouvernement RAFFARIN prétendu positionné à droite est une belle aubaine pour de la joute politique politicarde et donc médiatisable à l’extrême. Les festivals de l’été 2003 en furent les victimes collatérales.

Il faut savoir que les intermittents bénéficient (comme les dockers) d’un régime spécifique d’assurance chômage qui leur permet de toucher des indemnités de chômage en contrepartie d’une durée de cotisation annuelle nettement réduite par rapport au régime général. Dit autrement, pour toucher le chômage plein pot, un intermittent a moins d’heures à faire que le pauvre gusse qui achalande les rayons d’un hypermarché. Système ultra-protecteur, pour ne pas dire privilégié, il pourrait au pire susciter de l’indifférence si le régime spécifique des intermittents était budgétairement équilibré. Or, ce n’est pas vraiment le cas ! En effet, au lieu que ce soit les employeurs de la branche des intermittents qui assurent l’équilibre du régime spécifique, ceux ci se défaussent afin de ne pas pénaliser "la création française". C’est donc le régime général qui paye la facture. Le pauvre employé qui achalande les rayons d’un hypermarché se sera aussi "ravi" d’apprendre que la moitié du déficit du régime d’assurance chômage, pour lequel il cotise régulièrement, a pour origine la ponction du régime des intermittents. Enfin, ça c’est en 2002, ça a évolué depuis ...

Vous me direz, vous n’avez qu’à profiter de l’aubaine et être intermittent. Bonne idée, d’ailleurs d’autres l’ont fait et le nombre d’intermittents a doublé (voire triplé) en l’espace de 10 ans. Cette explosion des effectifs ne correspond pas semble-t-il, à une augmentation équivalentes des productions. Ce n’est pas l’avalanche des rediffusions et des talks-show à 2 balles de la TNT qui doivent mobiliser une masse pharaonique de personnels.

Par ailleurs, le travail au noir (non déclaré) est un "sport national" en France (à faire presque pâlir d’envie nos voisins transalpins). Il serait naïf de croire que le travail au noir n’existe pas dans cette branche professionnelle. Les missions sont de courtes durées, très nombreuses, et souvent itinérantes. Ce qui doit rendre les contrôles fiscaux ou par les URSAFF très difficiles. Un employeur de connivence avec son employé peut, à l’issue de son "quota" des 507 heures de cotisation chômage, se faire payer de la main à la main tout en continuant à toucher son chômage. Tout le monde ne règle pas son billet d’entrée au spectacle avec sa carte bancaire. On comprend pourquoi le gouvernement RAFFARIN souhaite intensifier ces contrôles.

Le gouvernement a aussi sa part de responsabilité en employant abusivement depuis de années, un trop grand nombre d’intermittents du spectacle. France Télévision est le premier employeur d’intermittents de France et c’est quand même l’État qui a la main dessus. Comme si la télévision nationale était une activité irrégulière justifiant cette embauche démesurée ! Je reprendrais, un slogan cher à la CGT : "Non la précarité !". À propos de cette précarité, la FNSAC CGT a été fort discrète sur ce point. Un emploi d’intermittent précaire serait-il plus avantageux qu’un emploi stable en CDI au régime général ? Dans l’affirmative, on comprend pourquoi un tel acharnement à défendre un régime spécifique. Dans ce pays, il y a des gens dans ce pays, qui nous donnent une conception de l’égalité et de la solidarité des classes bien différente de celle qui prônent dans leurs envolées lyriques scéniques ! Vas-y Josiane et les autres montrez nous vos feuilles d’impôts, enfin, si vous êtes résidents français (Depardieu, Johnny, Pagny ...) !

En conclusion, le régime des intermittents a certes été réformé mais des aménagements très intéressants ont au final été négocié (comme aux chemins de fer). Quelques années après, on s’aperçoit que l’extermination massive des intermittents tant prédite, n’a pas eu lieu.

Note : En 11 ans d’existence, CTV été contacté à deux reprises par des intermittents probablement en mal leur quota d’heures. Ils se détournèrent bien vite de nous dès qu’ils s’aperçurent que notre budget annuel n’excédant pas les 3000 petits euros notre association ne pouvait pas se "payer le luxe" de salarier un personnel à plein temps. Faut pas rêver !

Voici l’e-mail que nous avons reçu le 17 avril 2002...

Objet : Date : Wed, 17 Apr 2002 22:08:57 +0200 De : Jérôme B (adresse enlevée par CTV par charité vis-à-vis de ce plouc) A :

> Objet : Petition Intermittent > > déclaration de Denis Kessler (vice président du MEDEF) du 29 octobre : > > > > "Les intermittents bénéficient de dérogations totalement exorbitantes du > > > droit commun et nous avons demandé à l’UNEDIC de faire un état des lieux > > > afin de pouvoir procéder aux ajustements nécessaires." > > > Instructif non ?!!! > > > Quand on sait que si les annexes 8 et 10 sont supprimés , la convention > > > actuelle étant caduque, plus de la moitié des intermittents ne seront plus > > > indemnisés, il y a de quoi se faire du souci ... > > > > Voilà le texte de la pétition : > > > > Nous soutenons l’action engagée par les intermittents du spectacle pour la > > > pérennité de leur régime spécifique ASSEDIC car depuis le 1er juillet 2001 > > > plus aucune réglementation ne leur est applicable. > > > Si rien n’est fait par l’actuel Gouvernement les annexe 8 & 10 de > > > l’assurance chômage vont disparaître. > > > Pourtant un accord conclu le 15 juin 2000 entre les partenaires sociaux de > > > la branche représentative existe, en parfaite conformité avec l’arrêt du > > > Conseil d’état du 11 juillet 2001, n’est toujours pas agréé par le > > > gouvernement. > > > Le 23 juillet 2001, suite à une forte mobilisation des intermittents du > > > spectacle en Avignon, le 1er Ministre a adresse un courrier a la Fédération > > > du spectacle CGT ( FNSAC CGT ) dans laquelle il rappelle : "Pour ma part, je > > > tiens à vous rappeler l’attachement du Gouvernement à la > > > pérennité de ce régime particulier, nécessaire au dynamisme et a la richesse > > > de la vie artistique de notre pays." Ce manque de courage politique de > > > l’actuel Gouvernement convient > > > parfaitement au MEDEF et à ses "allies" : > > > SUPPRIMER PUREMENT ET SIMPLEMENT LES INTERMITTENTS DU SPECTACLE. > > > Que restera-t-il alors du dynamisme et de la richesse culturelle de notre > > > pays (fête de village, spectacle, création théâtrale et musicale,...) > > > En signant cette pétition je demande au gouvernement de confirmer ses > > > engagements par l’agrément des accords du 15 juin 2000, en conformité avec > > > l’arrêt du Conseil d’état du 11 juillet 2001.

Portfolio

Les Francofolies de La Rochelle de 2003 ont été annuléeà la suite de la grève (...)