La Cour des Comptes critique sévèrement les finances de France Télévisions

Nous éditons cet article car nous venons d’apprendre ce samedi 3 décembre 2016, le décès de Remy qui fût à la tête de France Télévision pendant toutes ces années. Voici l’éloge qui nous lui faisons :

Plus belle la vie, Vivement dimanche prochain, N’oubliez pas les paroles, que du bon. La mise à mort de cette trop coûteuse et inutile émission C’est pas Sorcier. Ces abrutis de Fred, Jamy et Sabine qui instruisaient tout en divertissant, quelle horreur ! La Cour des Comptes t’a félicité pour ta gestion exemplaire, pour le maintien de plus de 5 500 personnes à temps complet pour l’information éthique et de très haute qualité. Tu nous manques déjà heureusement que nous avons Delphine pour reprendre le flambeau.


La Cour des Comptes critique sévèrement les finances de France Télévisions : Il y a de quoi. L’émission C’est pas sorcier a disparu, mais Poubelle la vie ou Vivement Dimanche Prochain de l’indécrottable Drücker restent. Sans compter toutes ces émissions de divertissement toutes aussi nulles les unes que les autres. Le rôle d’une télévision d’État est d’instruire ou/et d’informer. Et là l’objectif est pour le moins raté.

Un budget de 2,5 milliards d’€uros, un effectif d’environ 10 000 agents dont plus de 5 500 ETP (équivalent temps plein) affectés à l’information (pour ne pas dire désinformation). Pour la soupe qui nous y est servie au 20 heures, c’est cher payé ! Quand je pense que j’ai un ami journaliste, qui produit en moyenne 2 à 3 articles par jour 7 jours sur 7. 2700 ETP à l’édition numérique francetv.fr ! Mais ils font quoi de leurs journées ?

La rentabilité de cette pétaudière est à revoir de fond en comble. Il serait peut-être temps de passer d’une équipe de 3 ou 4 personnes à 2 (caméraman plus journalistes) voire un seul tout en un que l’on appelle dans le métier JRI (journaliste reporter d’image). Pour ce qui est des équipes compectes, je sais de quoi je parle pour avoir animé pendant des années l’association CTV avec une équipe réduite de 5 membres bénévoles et produit des événementiels à 4 caméras de qualité et des reportages au maximum à deux mais bien souvent tout seul et qui n’avaient pas à rougir par rapport aux médiocrités que l’on voit quotidiennement (reportages du genre "J’ai une vie de merde et j’en fait profiter tout le monde").

À continuer de la sorte à France Télévision, ils vont finir comme la TV nationale grecque ...


La Cour des Comptes critique sévèrement les finances de France Télévisions

http://www.lexpress.fr/actualite/me...

Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 24/10/2016 à 10:54 , mis à jour à 13:57 France Télévisions vise l’équilibre budgétaire en 2016 et prévoit un plan d’économies de 65 millions d’euros à l’horizon 2020

Mauvaise gestion, achats peu contrôlés, salaires qui dérapent, chiffrages flous, pratiques parfois douteuses pour l’achat de programmes, absentéisme, retard dans le numérique. Le rapport de la Cour des Comptes est sans pitié.

Entre 2009 et 2015, France Télévisions ne s’est pas assez réformé et a laissé sa situation financière se dégrader, rendant "impérative" une réduction plus rapide des charges. C’est la sévère analyse du rapport de la Cour des Comptes intitulé "Mieux gérer l’entreprise, accélérer les réformes", paru ce lundi.

La Cour critique le groupe public pratiquement sur tous les fronts : mauvaise gestion, réformes trop timides surtout dans les rédactions, achats peu contrôlés, salaires qui dérapent notamment chez les journalistes, chiffrages flous pour la chaîne d’info, pratiques parfois douteuses pour l’achat de programmes, absentéisme, retard dans le numérique...

"Réduire significativement les charges"

Doté de 2,5 milliards d’euros de fonds publics en 2015, France Télévisions a fait revenir son résultat net comptable à l’équilibre en 2015, mais son déficit d’exploitation reste de 30 millions. Fin 2016 la trésorerie sera négative de 34 millions d’euros, selon la Cour.

Faute de hausse des dotations publiques, la "seule issue" à cette "impasse financière" est "une réduction significative des charges" avec "des actions nettement plus vigoureuses que celles entreprises jusqu’à présent", recommande la Cour.

Le groupe, présidé par Rémy Pflimlin de mi-2010 à mi-2015 puis par Delphine Ernotte, "n’a pas été en mesure de réduire significativement ses effectifs permanents et le recours à l’emploi non permanent n’est pas assez maîtrisé", poursuit la Cour. Baisse des effectifs, hausse des rémunérations

Passés de 10211 postes équivalent temps-plein en 2009 à 9932 en 2015, les effectifs ont baissé de 2,7 % en six ans, quasi exclusivement sur les emplois non permanents (-15,4%) alors que le nombre de permanents (-0,3%) est resté stable. En outre les rémunérations de base ont nettement augmenté entre 2013 et 2015.

Le rapport dénonce un retard dans le numérique, où la télévision de rattrapage de France TV a eu tendance à stagner sur internet. Particulièrement visé, le secteur de l’information, qui employait plus de 2700 journalistes en 2015, a vu ses effectifs et coûts augmenter pour des résultats contrastés en termes d’audiences, critique la Cour.

Le coût "réel et complet" de la nouvelle chaîne d’information franceinfo "devrait être rapidement évalué et publié", et non pas seulement le "surcoût" communiqué jusqu’à présent, réclame-t-elle. Quant aux achats de programmes (912 millions d’euros en 2015), la Cour demande "des décisions plus collégiales et transparentes, et le respect des règles strictes de déontologie en vue de mettre fin à certaines pratiques critiquables".


Pour la Cour des comptes, France Télévisions est dans une « impasse financière »

Un rapport, publié lundi, évoque « une réorganisation inaboutie », « une gestion insuffisamment rigoureuse ». Et plaide pour « une réduction des charges »

LE MONDE ECONOMIE | 24.10.2016 à 09h49 • Mis à jour le 24.10.2016 à 11h02 |

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« Une réorganisation inaboutie », « une gestion insuffisamment rigoureuse » et « une situation financière fragilisée » : tel est le jugement, sévère, que la Cour des comptes porte sur France Télévisions, au terme de la période 2009-2015, qui correspond pour l’essentiel au mandat de Rémy Pflimlin. Publié lundi 24 octobre, son rapport dresse un bilan de l’action de l’ancien président, mais il s’adresse aussi à sa successeure, Delphine Ernotte, puisqu’il émet des recommandations pour une meilleure gestion de l’entreprise publique.

Aux yeux des magistrats de la Rue Cambon, meilleure gestion égale maîtrise des charges, notamment salariales. La réduction des revenus publicitaires, imposée par Nicolas Sarkozy, couplée à la limitation du financement public, malgré un desserrement en 2016 et 2017, ont placé l’entreprise dans une situation d’« impasse financière » dont « la seule issue (…) passe par une réduction significative des charges », selon le document de synthèse du rapport.

C’était justement l’objectif principal de l’« entreprise unique », ce processus de fusion interne qui a marqué les années Pflimlin, même si lui-même n’en était pas l’initiateur. Le résultat a été décevant, selon les magistrats, qui jugent que cette fusion « ne s’est pas accompagnée d’efforts suffisants de mutualisation, permettant notamment de rationaliser les fonctions supports dont les effectifs n’ont pas baissé » « Risque sérieux de dérapage financier »

Autre effet inachevé de l’« entreprise unique » : la fusion des rédactions nationales.

« Si des avancées ont été réalisées sur le plan technique, la mise en commun des ressources et l’organisation rationalisée qui doit en résulter n’ont toujours pas été menées à bien », estime la Cour, qui rappelle que les effectifs de journalistes ont progressé de 6 % sur la période étudiée, à 5 531 équivalents temps plein (ETP). Une tendance que la récente mise en place de la chaîne d’information en continu Franceinfo, décidée par Mme Ernotte, n’a pas freinée : « Conduit à marche forcée, ce projet novateur – dont le coût en année pleine ne sera connu qu’en 2017 – présente (…) un risque sérieux de dérapage financier », avertissent les magistrats.

Au total, la Cour relève que « les charges de personnel ont (…) enregistré une augmentation de 13 % entre 2009 et 2015 », malgré deux plans de départs volontaires. Le nombre de postes permanents a pourtant été réduit, à 9 932 ETP. Mais l’emploi non permanent demeure « insuffisamment contrôlé ».

Outre la masse salariale, c’est la maîtrise des dépenses en général que la Cour juge déficiente, en raison d’un défaut de gestion financière et d’une faiblesse du contrôle interne. Le secteur des « achats hors programmes » est spécialement visé : « La Cour constate que la situation est critique », compte tenu d’une mauvaise application des règles de mise en concurrence, voire, dans certains cas, d’un manque de déontologie. La direction actuelle a toutefois œuvré à améliorer la situation. Selon elle, sur trente-neuf marchés qui posaient problème, seuls deux restent à remettre en ordre. L’entreprise s’est également adjoint les services d’une déontologue, Laure Haguenauer, qui travaille à la rédaction d’une charte éthique. « Actions nettement plus vigoureuses pour dégager des économies structurelles »

La difficulté à réduire les charges courantes de l’entreprise a conduit l’équipe Pflimlin, selon la Cour, à réduire le budget des programmes, un poste qui a diminué de 56 millions d’euros entre 2011 et 2015 (soit – 5,1 %). « Dans un environnement où l’investissement sur les contenus est essentiel (…), il n’est pas certain que cet arbitrage (…) constitue la façon la plus appropriée de préparer l’avenir », estiment les magistrats. Un point vivement contesté par M. Pflimlin, pour qui cette baisse a concerné essentiellement les programmes de flux et n’a pas lésé les téléspectateurs.

Les magistrats insistent sur le chemin qui reste à parcourir pour que l’entreprise sorte de son « impasse financière » – marquée notamment par une trésorerie négative depuis 2015 – et « retrouve un modèle économique robuste ». En ce début de campagne présidentielle, à l’heure où plusieurs rapports se sont déjà penchés sur l’avenir de France Télévisions, et alors que la commission de la culture du Sénat vient de juger les perspectives budgétaires de l’entreprise non convaincantes, ce rapport est donc aussi une pierre dans le jardin de Delphine Ernotte, présidente depuis août 2015.

La Cour estime ainsi que l’entreprise doit « engager des actions nettement plus vigoureuses que celles qui ont été entreprises jusqu’à présent pour dégager des économies structurelles. » L’équipe actuelle a lancé certaines de ces démarches : le nouveau contrat d’objectifs et de moyens (COM) prévoit un retour à l’équilibre du résultat d’exploitation, un plan d’économies a prévu le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, et l’entreprise cherche à développer de nouvelles recettes.

Les magistrats poussent à aller plus loin. Ils ciblent notamment le réseau régional de France 3, qu’ils appellent à simplifier, en l’alignant sur la nouvelle carte des régions – ce qui est engagé – et en le rapprochant du réseau France Bleu de Radio France. Plus largement, ils pensent que le salut budgétaire de France Télévisions viendra du développement de ses coopérations avec les autres entreprises de l’audiovisuel public.

Reste que les difficultés de l’entreprise ne sont pas que de son fait. Dans sa synthèse, la Cour n’épargne pas l’Etat, dont les orientations stratégiques, sur la période étudiée, « n’ont pas été suffisamment claires ». « Le cadrage financier à moyen terme de l’entreprise s’est révélé erratique », dénonce encore la Cour, en référence notamment au revirement de 2012, qui a vu l’Etat ne pas honorer les dotations sur lesquelles il s’était engagé. La Cour rappelle aussi que seule une évolution de la réglementation, permettant à l’entreprise de davantage produire en interne et de mieux exploiter ses œuvres, peut transformer son équation économique. A bon entendeur…