Salon SATIS 2022 – 40ème édition

Salon SATIS 2022 – 40ème édition

Le 9 et 10 novembre s’est tenu la 40ème édition du salon de l’audiovisuel professionnel SATIS (Salon des technologies de l’image et du son). Le SATIS a quitté le parc des expositions de la porte de Versailles après l’édition 2011, pour aller s’enterrer dans une halle glauque du côté de la Bibliothèque la Mit, puis ensuite faire un retour à la porte de Versailles en 2014. Le SATIS a continué à errer encore plusieurs années avant de trouver un emplacement, espérons-le définitif en 2017, à la Plaine Saint Denis en périphérie au nord de Paris. Ce salon est le premier post crise sanitaire. En effet le SATIS 2020 a été annulé et le SATIS 2021 était soumis à l’ignoble pass nazitaire.

La dernière fois que je m’y étais rendu était en 2016, après 6 années d’absence quelles évolutions allais-je constater ?

Premier constat, le salon continue sa cure continue d’amaigrissement au point qu’il en devient anorexique. Les grands constructeurs comme Panasonic, JVC ou Sony l’ont définitivement déserté. Certains d’entre eux restent représentés certes mais par des revendeurs, des intégrateurs ou des loueurs.

J’ai assisté à une conférence concernant la transition entre l’analogique d’il y a 40 ans et le digital d’aujourd’hui. En effet, nous sommes passés du PAL-SECAM 625 lignes entrelacées vidéocomposite au flux digitaux notamment en 1080P. Cela s’est fait en plusieurs étapes. Il y a eu notamment la transition PAL vers l’YUV et/ou l’Y-C analogique puis en digital soit en SDI puis HD-SDI pour les professionnels soit en HDMI pour le grand public. Le satellite géostationnaire a connu son apogée au milieu des années 90 et est en déclin par rapport à la fibre optique, la 4G voire la 5G en cours de déploiement. Notons que le format entrelacé subsiste comme le 1080i mais pose de sérieux problèmes aux conversions et n’a plus vraiment d’intérêt avec la rémanence native des écrans plats dont la généralisation s’est faite à partir de 2005. Les encodages digitaux ont connu aussi leurs évolutions partant d’un MPEG1 infect de qualité copie VHS SECAM de 5ème génération, en passant au MPEG2 de qualité visuelle supérieure à l’analogique SD, puis au H264 supportant la HD et maintenant le H265HEVC.

Concernant les éclairages, quasiment tout est en LED : L’éclairage à filament de tungstène a tiré définitivement sa révérence. En plein greenwashing, malgré un très bon rendu des couleurs, son faible rendement énergétique lui a été fatal. Si les éclairages à décharge de type HMI ont un bon rendement et un assez bon rendu des couleurs, les LED ont fait leur place. En effet, elles sont désormais fiables (il ne faut pas trop pousser non plus les modules), d’intensité lumineuse progressive, un bon rendu des couleurs pour un coût désormais acceptable. Effectivement, ça n’atteint pas les puissances lumineuses d’éclairages HMI mais les sensibilités des caméras ayant considérablement évolué, même avec moins de 300 lux vous pouvez faire des images sans bruits de fond.

Concernant les matériels de prises de vue, hormis quelques applications en studio, il est bien loin le temps des lourdes caméras épaulières. Le format de production reste en HD ou 2K. En effet, l’UHD-4K est trop coûteuse sachant que les téléspectateurs français éprouvent que très peu d’intérêt pour la 4K. Ce désintérêt se justifie également vu le peu de différence flagrante entre une image UHD et une image HD pour une personne non experte.

Je me suis intéressé aux murs d’images pour avoir travaillé un peu dessus à titre professionnel. On est passé des cubes à écrans cathodiques aux cubes à rétroprojection, puis aux murs formés d’écrans plats 55 pouces pour maintenant faire du 100% sur mesure avec des panneaux LED interchangeables à chaud avec une simple ventouse.

Les drones sont plus discrets alors qu’ils sont toujours utilisés dans énormément de prises de vue à l’extérieur.

Les matériels Black Magic Design sont désormais bien implantés comme les Go-pro. Ces nouveaux constructeurs marquent aussi un tournant où la frontière entre le broadcast, l’institutionnel et le grand public n’existent plus. Il n’est d’ailleurs pas rare que des Go-Pro soient utilisées dans des documentaires diffusés sur les chaines mainstream.

À propos de mainstream, remarquons que la manière de consommer de l’audiovisuel a considérablement évolué ces dernières années. L’avènement de la 4G et de la fibre optique, fait la part belle au streaming qu’il soit pro (Netflix, Disney …) ou grand public (Youtube, Tiktok ...). La demande influence sur l’offre, les matériels utilisés aussi.

Notons aussi, que le grand public dans une écrasante majorité boude les appareils de prise de vue spécialisés que ce soit les camescopes comme les appareils photos (et ne parlons même pas des enregistreurs audio). L’offre grand public est famélique et pourtant, on ne m’ôtera pas de l’esprit qu’une prise de vue à l’extérieur par temps ensoleillé ne peut pas se faire sans appareil de prise de vue disposant d’un œilleton de visée ce dont ne dispose évidemment pas le plus perfectionné des smartphones.

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